Larus argentatus
Le Goéland argenté
Vu sur la Loire
- Taile : 67 cm. Envergure : 135 à 145 cm. Poids : 750 à 1250 g.
- Description : Parmi les grands goélands, le groupe "argenté" est un groupe complexe que l'on trouve sur les deux continents, nord-américain et eurasiatique. Actuellement, dans ce groupe, 5 taxons différents sont reconnus, mais suivant les classifications, 1 seule ou 3 espèces sont reconnues. Pour l'IOC que suit oiseaux.net, c'est 3, l'européenne "argentatus", l'asiatique "vegae" et l'américaine "smithsonianus". Cette fiche est consacrée à l'espèce Larus argentatus, elle-même subdivisée en 2 sous-espèces, la nominale "argentatus" du nord de l'Europe et "argenteus" de l'ouest du continent, dont la France.
En conséquence, la description détaillée qui suit concernera cette dernière.
➵ Le Goéland argenté de la ssp "argenteus" est le plus petit des deux sous-espèces. Il est court sur pattes, a la tête assez arrondie qui lui donne un aspect "gentil" et son bec est de taille modérée, sachant que, comme chez tous les goélands, le mâle est plus grand et plus robuste que la femelle. Il a le gris du dessus le plus pâle du groupe "argenté" sus-nommé, à peu près équivalent à celui de la Mouette rieuse. L'oeil à iris ivoire à jaune pâle est entouré d'un cercle orbitaire orange. Le bec est d'un jaune tendant vers l'orange avec une tache rouge vermillon au niveau du gonys. La commissure est de la couleur du bec. Les pattes sont roses. Sur un oiseau en vol, il faut faire attention au patron de l'extrémité de l'aile, et ce forcément sur photo. Les rémiges primaires ont du noir sur leur partie distale, sur plus de la longueur de la P10, la plus externe, puis de moins en moins sur les suivantes jusqu'à très peu, voire pas du tout, sur la P5. Les P9 et 10 sont terminées de blanc. L'extrémité de la P10 peut être toute blanche, ou alors blanche avec deux tout petits triangles noirs, un sur chaque vexille, cas le plus fréquent, enfin blanche avec une petite barre noire subterminale complète, plus rarement.
En hiver, la tête de l'adulte est envahie de petites taches brunes et la région oculaire s'assombrit.
➵ L'adulte de la sous-espèce nominale argentatus du nord de l'Europe se distingue par une taille plus grande, un bec plus fort et par la nuance du gris des parties supérieures. Ce dernier est nettement plus sombre, ce qui est évident en comparaison directe avec argenteus. Les individus les plus sombres peuvent se rapprocher des plus clairs des Goélands bruns de la ssp graellsii.
Le juvénile "argenteus" apparaît de loin couleur café au lait. C'est le plus pâle des juvéniles du groupe. 3 caractères sont diagnostiques. Le premier, visible sur l'oiseau posé, concerne les tertiaires. Elles sont d'un brun assez sombre avec une bordure beige clair typiquement festonnée. Le second concerne les grandes couvertures, beige clair et marquées de brun, comme les autres, ce qui donne un dessus d'aile plus pâle que chez les autres jeunes goélands. Cela se voit bien en vol. En vol toujours, on note les primaires internes plus pâles que les externes et les secondaires, formant une fenêtre plus claire au niveau de la main, bien visible en particulier sur le fond clair du ciel. Le jeune goéland devient adulte à 4 ans, soit sur 5 années. Il serait fastidieux de décrire tous les plumages immatures. Il vaut mieux se reporter aux images de la galerie qui les illustrent. Dès la 2e année, le gris apparaît dans le plumage et sa qualité aide à l'identification. - Comportement : Le Goéland argenté est le goéland commun de la côte atlantique française, sociable, facilement visible, peu farouche, quelquefois effronté s'il y a de la nourriture à récupérer. Pour cela, il est particulièrement attiré par les ports de pêche, les décharges diverses ou encore par les champs au moment des labours. On peut l'observer en grand nombre dans ces endroits ainsi que sur les reposoirs-dortoirs où ils se rassemblent pour la nuit.
Il est colonial pour la reproduction et l'observation d'une colonie active avec ses adultes bien colorés ne manque pas d'attrait visuel et sonore.
Nos oiseaux des latitudes tempérées sont sédentaires tandis que les "argentatus" du nord, soumis à des conditions hivernales plus sévères, sont migrateurs et rejoignent les argenteus autour de la mer du Nord. Ces goélands sont quand même bien liés au milieu maritime pour l'alimentation. Ils n'hésitent pas à s'éloigner de plusieurs 10es de km de la côte pour chercher leur nourriture. Son non anglais n'est-il pas "Herring Gull", c'est à dire le goéland des harengs.
- La Pie bavarde est accusée d'être voleuse, de dérober des objets voyants puis de les cacher. Pour moi, il s'agit probablement d'une légende, venant d'une mauvaise interprètation d'observations. La pie en effet, comme tous les corvidés, cache la nourriture en surplus pour les jours de disette. Il suffit qu'un jour un quidam ait vu une pie cachant quelque-chose alors qu'il venait de perdre un objet pour se persuader que c'est son objet qu'elle cachait. Ainsi naissent les légendes. De son côté, Géroudet pense que la pie pourrait être attirée par un objet insolite dans son environnement, se l'approprier puis le cacher comme son instinct de prédateur lui commande de le faire avec une proie, voire l'apporter au nid comme le suggère une BD de mon enfance. C'est possible. Les corvidés apprivoisés montrent en tout cas un intérêt certain pour les yeux de leur "maître", la seule partie brillante du corps, et cherchent à les atteindre du bec quand ils sont sur l'épaule. Il faut s'en méfier, ou plutôt il fallait, car la détention de ces oiseaux est interdite par la loi en France.
La pie est sédentaire dans toute son aire de répartition. Les déplacements les plus importants, de 20 à 30 km tout au plus, sont le fait des jeunes oiseaux cherchant un territoire vacant.
Comme souvent chez les corvidés, les couples sont pérennes. Mâle et femelle sont ensemble à longueur d'année et vaquent ensemble à leurs occupations. Ils sont territoriaux à la saison de reproduction et se partagent l'espace entre eux. Mais en dehors de cette période, l'espèce devient un peu grégaire. Les groupes familiaux perdurent un certain temps. Ils peuvent se regrouper entre eux, agréger des immatures ou des inemployés, formant de petites troupes lâches qui vagabondent, les individus gardant un contact visuel tout en cherchant leur nourriture. Ils se rassemblent pour la toilette et pour se reposer et passent la nuit ensemble en dortoirs, le tout par souci de protection contre les prédateurs. Dans ces groupes, on arrive à repérer les couples à leur comportement.
En fin d'hiver, l'agitation gagne les individus qui manifestent une certaine nervosité. Cela donne lieu à des conciliabules, des acrobaties dans les arbres et des poursuites ponctuées de cris. Tout cela prélude à l'appariement des jeunes de l'année précédente qui ne tarderont pas à quitter le groupe pour se chercher un nouveau territoire. Les couples déjà constitués quant à eux regagneront leur territoire. - Vol : avec ses ailes courtes et arrondies, la Pie bavarde n'est pas faite pour les records de vitesse. Elle a un vol direct mais assez lent. Ses battements d'ailes sont rapides et saccadés et donnent l'impression d'irrégularité, avec des variations brutales de rythme. C'est très curieux. Est-ce une impression ou la réalité, toujours est-il que son vol est particulier et typique. Ses capacités de vol limitées font qu'elle se déplace toujours à faible hauteur, jamais haut dans le ciel où elle serait vulnérable. Quand elle vole à découvert, c'est pour gagner rapidement les arbres ou arbustes protecteurs les plus proches dans lesquels elle est plus en confiance.
- Cri-Chant : les goélands sont vocaux en tout temps, particulièrement au printemps dans les colonies au moment de l'installation et des parades.
Seulement, la voix des différents grands goélands est proche et un enregistrement seul ne permet pas l'identification. Ecouter le chant - Ecouter le cri.
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- Alimentation : le Goéland argenté a un régime varié et exploite toutes les ressources disponibles de façon opportuniste. Il va au plus abondant et/ou au plus disponible. Son régime comprend invertébrés et vertébrés marins et terrestres suivant la période et les circonstances. Il est bien sûr piscivore avant tout, surtout en période de reproduction. Il exploite le littoral et la haute mer jusqu'à plusieurs dizaines de km de la côte. Il suit les bateaux de pêche. Il prélève aussi des crustacés comme les crabes, des vers marins, des mollusques, des échinodermes (oursins et étoiles de mer), etc. Il se comporte aussi en nécrophage en récupérant les animaux morts rejetés à la côte par la mer. Les ports de pêche l'attirent aussi.
Dans l'intérieur des terres, il s'intéresse aux lombricidés, aux insectes, aux mollusques, aux petits rongeurs Il peut aussi s'attaquer aux oiseaux, particulièrement aux oeufs et aux jeunes des espèces coloniales comme les mouettes ou les sternes.
Enfin, côté peu reluisant, il fréquente assidûment les décharges avec déchets comestibles où il côtoie bien d'autres détritophages peu regardants et adeptes de la loi du moindre effort. - Reproduction : la saison de reproduction commence en mars au sud de l'aire et jusqu'en mai dans le grand nord. L'espèce est monogame. Il n'y a qu'une nidification par an. Une seconde n'intervient que dans certaines conditions lorsque la première nichée est perdue. La reproduction est coloniale, une colonie pouvant accueillir plusieurs dizines à plusieurs milliers de couples. Le nid est une coupe faite de matériaux de l'environnement et placée à même le substrat dans une dépression, en général bien abritée par un rocher, une touffe herbeuse. La femelle y pond en moyenne 3 oeufs très cryptiques, verdâtres avec des taches sombres. L'incubation commence avec la ponte du premier oeuf et dure 4 semaines environ. Les poussins sont semi-nidifuges. Ils doivent être couvés pendant quelques jours jusqu'à ce que leur homéothermie soit acquise. Ils seront nourris par leurs deux parents pendant 11 à 12 semaines, mais ils sont volants avant, à 45-50 jours.
- Répartition :
Source : Oiseaux.net
Diaporama
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| Ordre | : | Charadriiformes |
| Famille | : | Laridae |
| Genre | : | Larus |
| Espèce | : | Larus argentatus Pontoppidan |