Cathédrale ND Dame de Clermont

La Cathédrale Notre Dame de Clermont

Eglise
Au premier plan : la statue d'Urbain II, pape de 1088 à 1099.

Un peu d’Histoire
➵ Vers 450 l’évêque Namatius (saint Namace) fait construire une première cathédrale au sommet de la butte. Il la dédie aux saints martyrs Agricol et Vital dont il fait venir les reliques de Bologne. Elle est décrite par Grégoire de Tours dans l’Histoire des Francs (42 fenêtres, 70 colonnes, 8 portes, en forme de croix avec une abside ronde aux murs décorés de mosaïques de marbre.) En 761 elle est détruite lors d’un raid de Pépin le Bref contre le duc d’Aquitaine et reconstruite. Le 2 juin 946, selon la tradition, l’évêque Etienne II consacre une nouvelle cathédrale dédiée à la Vierge. Il y installe une statue-reliquaire de la Vierge en majesté vêtue d’or vénérée jusqu’à la Révolution. Les archéologues ont mis en évidence une crypte creusée vers l’An Mil (comblée au XIIIème siècle, elle sera réaménagée au XIXème) ainsi que la construction d’un chevet roman à déambulatoire et chapelles rayonnantes autour du chœur (première moitié du XIIème siècle).
Eglise
La cathédrale romane apparaît en jaune.
➵ Aux alentours de 1248 est lancé le chantier de construction d’une nouvelle cathédrale de style gothique par les évêques Hugues de la Tour, et à partir de 1253 son neveu Guy, et le chapitre des chanoines. La tradition en attribue la conception à l’architecte Jean Deschamps dont l’œuvre est poursuivie par Pierre Deschamps (son fils, neveu, petit-fils ?). Le chevet est achevé vers 1262, le chœur, le transept, la première travée de la nef sont terminés à la fin du XIIIème. L’architecte Pierre de Cébazat rajoute (première moitié du XIVème) deux nouvelles travées qui viennent s’adosser aux vieilles tours romanes.
➵ Durant la Révolution, les révolutionnaires voulurent abattre l'église, et de nombreuses destructions eurent lieu en 1790 et 1793, mais le bénédictin Dom Michel François Verdier de Latour réussit à les persuader qu'elle constituerait un excellent lieu de rassemblement populaire. Seuls jubé, stalles, autel, statues et mobilier, à l'exception du chandelier pascal de Philippe Caffieri, furent détruits et trois des tours des transepts furent rasées. Le jubé gothique de la cathédrale a été racheté par un entrepreneur de la région et est encore visible de nos jours, intégré dans une maison, au 46 de la rue Fontgiève à Clermont-Ferrand. La cathédrale de Clermont est la seule en France à garder témoignage du "Culte de la Raison et de l'Être suprême". Un décret du 18 floréal an II (7 mai 1794), adopté par la Convention montagnarde sur un rapport de Robespierre, instituait un calendrier de fêtes républicaines marquant les valeurs dont se réclamait la République et se substituant aux fêtes catholiques, et établissait le "culte à l'Être suprême", qui se juxtaposait au culte de la Raison.
➵ A partir de 1798 l’évêque constitutionnel Périer a le droit de remeubler la cathédrale avec les retables, tableaux et statues confisqués aux couvents de la ville. Ce réaménagement est poursuivi par Mgr Duwalk de Dampierre après le Concordat de 1801. Les tours romanes lézardées sont démolies en 1851 (architecte Mallay). La visite de Napoléon III en 1862 relance les travaux. Ils reprennent en 1866 sous la conduite de Viollet-le-Duc qui rajoute deux travées à la nef et conçoit un porche à deux tours symétriques en style néogothique. Après sa démission en 1874, ils sont poursuivis par son élève Anatole de Baudot. Les flèches des tours sont inaugurées en 1884. Le grand escalier date de 1902.

La Crypte
➵ La crypte découverte en 1885 est particulièrement mutilée avec des voûtes détruites, des excavations pour y installer des sarcophages et les fondations de la cathédrale gothique. On peut restituer son plan d'origine vers l'an mil et on sait par un texte du moine Helgaud de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire qu'elle a servi de modèle à la crypte de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans édifiée par le roi Robert le Pieux et consacrée en 1029. Le centre de la crypte est organisé à partir de trois confessions donnant sur une salle carrée constituée de trois nefs couverte de voûtes d'arêtes reposant sur des colonnes. Cet espace est prolongé par un chœur un peu moins large. Ce chœur comprend deux niches semi-circulaires et une carrée contenant l'autel avec une fenêtre meurtrière ouverte dans l'axe. Cet ensemble est contourné par une galerie étroite ou déambulatoire périphérique avec de chaque côté un accès vers la salle centrale et l'église supérieure. Sur la partie tournante restée intacte sont accrochées quatre chapelles pratiquement carrées dont la porte est désaxée. Devenues chapelles funéraires, elles ont été agrandies au XIIème ou au début du XIIIème siècle. Elle possède un sarcophage du IVème siècle en marbre blanc.

Statue de la Vierge Marie
➵ C’est au Xème siècle à Clermont qu’apparut la toute première statue d’une Vierge en majesté. Vers 946, Étienne II, ancien évêque de Conques, commanda une statue reliquaire pour la Vierge, peut-être inspirée de la statue-reliquaire de sainte Foy dorée à l’or fin, fabriquée sans doute au IXe siècle. Cette première statue, destinée à orner l’autel de la nouvelle cathédrale, est sans doute l’archétype des vierges romanes auvergnates. Cette statue-reliquaire avait une tête en vermeil entourée de pierreries, son corps étant recouvert de plaques d’or, d’argent et de cuivre, et la chaire était rehaussée d’or et de pierres précieuses.
 Détruite et fondue pour la Monnaie de Paris pendant la Révolution, sa trace fut retrouvée dans le "Codex Claromontanus" de la bibliothèque de Clermont-Ferrand. Le Codex, copié au XIème siècle en latin, décrit, par l’intermédiaire du diacre Arnaud racontant la vision de Robert, abbé de Mozac, les circonstances de la réalisation de la statue : "Il dédia [la cathédrale] en l’honneur de la Mère de Dieu toujours vierge, et la fit si belle qu’en nos temps on n’en trouverait pas de pareille dans tout l’univers". Au verso de la page se trouve un dessin à la plume représentant la statue. La Vierge est assise sur un trône, l’enfant sur les genoux, représenté avec une tête adulte. Les mains sont démesurées.

Les Vitraux
➵ La cathédrale présente une prestigieuse collection de vitraux médiévaux, la plus belle en France après la Sainte-Chapelle, Chartres et Bourges. Elle est constituée de quatre ensembles : les vitraux des chapelles du chœur (ou déambulatoire) XIIIe, des baies hautes du chœur fin du XIIIème, des transepts début du XIVème, des baies hautes de la nef XVème et XVIème. Des grêles importantes dans les années 1830-1840 ont largement endommagé ces ensembles, qui furent restaurés au milieu du XIXe siècle, puis par l'atelier clermontois Gaudin entre 1900 et 1930, et enfin par l'atelier Durand en 1976-77.
vitraux
Les vitraux du déambulatoire du XIIIème siècle, les plus anciens, contemporains de l'achèvement de la construction. Leur datation précise, au milieu ou dans la seconde moitié du XIIIème siècle, est débattue par les historiens de l'art. Contemporains du roi Louis IX, ces vitraux sont formés de panneaux carrés ou rectangulaires servant de cadre à des "médaillons "de forme diverse (rond, trilobé, quadrilobé) où sont représentées des scènes avec personnages. Le style, de grande qualité, se rapproche beaucoup plus des ateliers de Paris que de ceux de Lyon, l'autre grand centre de l'art du vitrail à l'époque.
 Dans un certain nombre de ces fenêtres, on retrouve les semis de fleurs de lys (or sur fond bleu, pour le roi) et de tours de Castille (or sur fond rouge, pour sa mère, Blanche de Castille) qui caractérise les vitraux commandés par saint Louis pour la Sainte-Chapelle : on peut donc penser qu'elles ont été offertes directement par le roi, à la suite de sa venue à Clermont pour le mariage de son fils, Philippe Le Hardi.
 Cependant, l'une de ces verrières (chapelle Sainte-Anne) présente une quinzaine de médaillons plus anciens, de style roman, qui doivent être des vestiges de la cathédrale antérieure. Toutes ces verrières ont souffert du temps (intempéries, enlèvements des médaillons du bas pour gagner de la clarté au XVIIIe siècle, restaurations malhabiles…), mais l'ensemble a été magnifiquement restauré et replacé vers 1930 par le maître-verrier Gaudin de Clermont.
 Sur les quelques 410 panneaux, 73 proviennent d'une réfection ou d'une restauration complète, d'ailleurs bien accordée au reste. Chaque verrière se compose de trois ou quatre "lancettes", qui sont comme des colonnes verticales de panneaux se terminant en ogive. L'ensemble est surmonté d'une petite rose à 6 lobes. Chaque fenêtre constitue un véritable livre d'images, présentant une ou plusieurs histoires (vie du Christ, d'un saint, épisodes divers).

orgue
Le grand orgue
➵ Le grand orgue a été construit en 1877, en remplacement d'un orgue Ducroquet dont il réutilise des éléments. Il comporte 42 jeux, répartis sur trois claviers et un pédalier. Modifié plusieurs fois au fil des décennies, l'orgue devenu partiellement néo-classique et classé monument historique[12] a été reconstitué dans sa disposition d'origine, sous la direction de la DRAC et par la manufacture Saby et Olaf Dalsbaek, de 2004 à 2009, à la suite de l'initiative du technicien-conseil Roland Galtier.
 Le grand orgue ayant ainsi perdu tous ses apports ultérieurs a été béni lors de la messe du dimanche 23 septembre 2012, avec le concours des organistes titulaires François Clément et Didier Coudert.
orgue
L'orgue de choeur
➵ Un premier orgue de chœur avait déjà été construit par la manufacture Merklin-Schütze, en 1856. En 1887, Merklin construisit un nouvel orgue de chœur en conservant toutefois l'ancien buffet. L'ancienne partie instrumentale de 1856 intégra un nouveau buffet à la tribune de l'église Saint-Pierre-des-Minimes de Clermont-Ferrand. L'actuel orgue de chœur de la cathédrale, de 17 jeux répartis sur deux claviers et un pédalier, restauré en 2010 par la manufacture Simon, fut l'un des premiers instruments français à employer une transmission électro-mécanique (système "Schmoele & Mols").

Diaporama extérieur
La Cathédrale ND de Clermont

Diaporama intérieur
La Cathédrale de Clermont-Ferrand


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